[INTERVIEW] Sessimè : «Peut-être qu'un jour, j'irai adopter des enfants»


Ecrit par : Odette SAVI  |   Lu : 3693

Elle est une Amazone, une femme battante, une femme forte. C'est avec ces trois adjectifs qualificatifs qu'on commencera par vous parler de cette Diva, cette charmante et intelligente femme de la musique béninoise. On l'appelle tout simplement, Sessimè.

 

Vous l'avez connu il y a 10ans ou plus. Oui, cette belle dame avec ses différentes sonorités nous faisait planner par sa belle musique et elle continue de le faire. Suivez ici, l'interview complète

 

En réalité, Sessimè n'est plus à présenter. Mais nous avons besoin de plus d'informations sur tes débuts. Le public béninois t'a découvert il y a plus de 10ans. Raconte-nous comment tu es venue vers la musique.

 

A l'état civil, je réponds au nom de Bidossessi Prudence Christelle Guedou. Je suis venue à la musique en participant aux concours d'interprétation dans mon collège. Également à un concours organisé par la chaîne de télévision LC2. Des concours tels que Star Vacance... Le tout dernier qui m'a vraiment révélé est le concours coca Cola star promo  en 2007. Je suis sortie Lauréate après deux mois de prime. Voilà comment je suis venue à la musique. Entre-temps, j'ai également integré la chorale  du collège catholique Pierre Aupiais.

 

Comment se sont passé tes toutes premières sessions studio?

 

Mes toutes premières sessions studio ont été tout d'abord avec la chorale du collège Catholique Père Aupiais Divine Croix Miséricorde. C'était ma toute première expérience mais on était vraiment en groupe. Mais ma toute première session studio en tant qu'artiste, a été juste après le concours "Coca cola star promo" et j'avais comme prix de lauréat la production d'un album. Mr Yonnatché Boya était le responsable de la structure qui avait organisé ce concours et avait également signé un contrat avec la société du groupe Ardiess dans le temps conjointement avec le studio de Sam. C'est là que j'ai enregistré mon premier album.

 

Quand tu te regardes il y a plus de 10ans, qu'est ce que tu te dis aujourd'hui ? As-tu atteint ton objectif de départ?

 

Quand je me regarde il y a plus de 10ans en arrière, je remercie Dieu. Je dis merci à tous ceux qui ont cru en moi, tous ceux qui m'ont tendu la main à un moment donné. Je dirai même que je suis l'Amazone des temps modernes car j'ai bravé beaucoup de difficultés pour être là où je suis aujourd'hui. Je remercie également ma famille de m'avoir laissé aller dans ce sens après mon Master. Je dis merci à tous les fans qui croient en moi chaque jour. En rentrant dans le secteur, je pensais que tout serait rose, que je trouverais un producteur, une maison de production comme je le voyais à la télé avec les grandes stars. Mais j'ai été étonnée de voir que dans notre pays, le soutien est plus à la bouche, on t'accompagne pas physiquement. Il n'y a pas de maison de production. Alors, depuis des années, je ne fais que de l'autoproduction.

 

Vraiment, ce n'est pas facile parce que c'est comme dans une jungle où il y a des animaux féroces et là on te piétine, il n'y a pas de pitié. Je ne dirai pas que j'ai atteint mes objectifs mais je rends grâce à Dieu parce que dans cette ambiance, beaucoup n'ont pas eu cette force d'avancer comme je l'ai fait pour être ici aujourd'hui et ça me donne encore plus de motivation pour aller encore plus loin. J'ai des défis à relever, et j'espère de tout cœur que Dieu m'aidera. Car j'aimerais avoir des fans partout dans tous les pays, et que mes messages puissent toucher beaucoup plus de personnes. Et je m'y mets.

 

Qu'est-ce qui t'inspire souvent à écrire tes chansons?

 

Mes écrits sont souvent inspirés de mon vécu quotidien, de la somme de mes expériences, les expériences propre à moi mais également tout ce qui se passe autour de moi, tout ce que je vois chaque seconde sur la toile, à la télévision sur le net etc... Tout ce qui se passe autour de moi constitue une source d'inspiration pour moi. Les musiques des autres artistes qui racontent leurs expériences sont aussi une source d'inspiration pour moi. 

 

Tu as enregistré assez de collaborations autant qu'avec les artistes locaux qu'internationaux, dis nous comment se déroule généralement la collaboration avec eux?

 

Par rapport aux collaborations avec les artistes locaux et les artistes internationaux, il faut dire que sur le plan international, la plupart de mes collaborations ont été voulues par mon équipe. C'est-à-dire, c'est mon équipe qui est allée vers ces artistes pour plus de visibilité à l'international. Et ça nous a toujours aidé, ça nous a toujours apporté un petit plus à la carrière.

 

Au niveau local, c'est plutôt le sens inverse. C'est les artistes qui sont venus me voir pour me proposer des collaborations. J'en ai fait beaucoup, d'autres n'ont pas encore sorti. Nous également, on a sollicité des collaborations qui sont en cours qui sortiront sûrement au cours de l'année 2020. Sur le plan local, si j'aime l'artiste, j'aime ce qu'il fait et il vient me solliciter pour une collaboration, je n'hésite pas à accepter et avec mon équipe, on y va. Et tout se passe bien. Une seule collaboration à l'international ne s'est pas bien passée puisque depuis 3ans qu'elle a été enregistrée, n'est pas encore sortie.

 

Ton featuring avec Mr Léo "Je ne vois que toi" fait du buzz dans toute l'Afrique. Raconte nous brièvement l'histoire de ce morceau. D'où l'idée est venue, comment ça s'est passé au studio et tout.

 

A propos de mon featuring avec Mr Léo, c'est une chanson qui vient de moi. C'est une chanson que j'ai enregistrée avec Bizzy Brain au studio en solo, dont la vidéo a été faite par des jeunes béninois. Lorsque j'ai fait écouter l'audio à un grand dans le milieu, il m'a dit que c'est une très belle chanson qui pourrait être encore plus forte à l'international si c'est une collaboration. J'ai dit mais comment est-ce que je peux l'avoir? Il m'a dit 'donne moi du temps et je verrai qui je pourrai avoir sur le morceau'. Mais moi j'avais déjà tourné la vidéo et on attendait juste que les réalisateurs béninois nous la livrent, lorsque cet aîné dans le milieu est revenu avec l'instrumental que j'avais envoyé avec la voix de Mr Léo sur le deuxième complet. Donc, le deuxième couplet que moi j'avais écrit ce n'est pas du tout ce que ce qu'on écoute aujourd'hui. Ce sont d'autres paroles que Mr Léo a écrit mais en prenant en compte l'idée de départ, de mon premier couplet, du refrain de la chanson et il a construit son couplet qui est très beau d'ailleurs et qui s'harmonise avec moi mon premier couplet et il m'a fait écouter j'ai dit Waoh, je kiffe. Mr Léo, c'est une voix que je respecte, que j'admire au niveau des jeunes chanteurs en Afrique. Tout comme lui, il y a beaucoup d'autres voix camerounaises que j'aime beaucoup au côté desquelles j'aurais aimé chanter. Donc quand il était revenu avec la voix de Mr Léo, j'étais contente et satisfaite. Alors, on a toute suite programmé un autre tournage de vidéo avec les réalisateurs camerounais, mon équipe est allée au Cameroun, ensuite je suis allée là-bas, j'ai rencontré Léo et il est venu tourner la vidéo. Tout s'était passé sans difficulté. Le morceau est sorti et Dieu merci il a été super bien accueilli.

 

 Depuis que Lionel Kinha a pris les rênes de ton management, qu'est ce qui a changé dans ta carrière ?

 

 Il faut dire que Lionel Kinha est d'abord mon coach de sport avant d'être mon manager. Au début, je le croisais en salle de gym, aux concerts et à plusieurs endroits. C'est par la suite qu'il m'avait proposé de m'assister en salle de gym pour mieux me recadrer et j'ai accepté. On est devenu ami et dans cette amitié, on est devenu très pote. Lorsque je m'étais séparée professionnellement de mon ancien manager, j'ai demandé à un ami qui il pouvait me conseiller comme manager et il m'a proposé trois (03) noms, deux femmes et un homme dont Lionel. Je me suis dit comme Lionel et moi on est déjà pote, je ferai un essai de 6mois et on verra ce que ça donnera. On a commencé, le respect y est, il prend en compte mes avis côté professionnel. J'ai vu qu'il s'est donné à fond. C'est vrai que c'est pas toujours parfait comme je l'aurais voulu mais il y a beaucoup plus de professionnalisme, de respect dans le boulot, de prise en compte de ce que je veux.

 

Tu as eu à répondre à un fan sur ta page facebook concernant le fait que tu es toujours célibataire et ta manière de t'habiller. Tu penses toujours te marier ou tu aimerais demeurer célibataire ?

 

 

 J'ai grandi en nourrissant le rêve que je vais me marier en robe blanche comme toute fillette qui a rêvé se marier à l'église, mais j'ai pas encore eu cette chance, peut être qu'elle viendra. Mais aujourd'hui, je me dis que ça peut ne pas aussi venir. Une chose est ce qu'on veut, ce qu'on souhaite ardemment mais autre chose est ce que la vie nous offre. On n'a pas tous les mêmes chances, on a pas tous les mêmes opportunités. J'ai eu à partager des relations intimes qui m'ont fait croire que ça pouvait aller jusqu'au mariage mais qui n'ont pas marché. Et je me dis que si je suis heureuse en relation, mariage ou pas mariage, je me contente de ça, je me contente de ce bonheur là. Si Dieu dit que je vais me marier, je me marierai. Mais je n'en fais pas une persécution mentale, je n'en fais pas une handicap. Je me dis que c'est pas parce que je n'ai pas eu ce que je veux que je vais arrêter de vivre, Non! J'apprends à vivre à être heureuse avec ce que j'ai et je rends grâce à mon Dieu puis j'avance voilà. Sinon, je ne souhaite pas demeurer célibataire mais je souhaite partager ma vie avec quelqu'un, pouvoir parler de mes projets avec quelqu'un, me sentir aimer, chouchouter par quelqu'un, pour qui je vais faire des enfants.

 

Mais sachez que j'ai un homme avec qui je partage ma vie, qui me donne de l'amour, qui me rend heureuse. Donc, je ne me sens pas seule. Il est vrai, je n'ai pas encore eu d'enfant, je ne sais pas pourquoi. Peut être que l'heure de Dieu n'a pas encore sonné.

 

Il y a beaucoup d'enfants aujourd'hui qui sont sans parents, qui sont dans les orphelinats, qui attendent qu'on les adopte pour avoir une famille. Peut être qu'un jour, j'irai adopter des enfants qui m'appelleront maman et appelleront mes parents grands-parents. Donc si j'arrivais pas à avoir l'enfant chair de ma chair, sang de mon sang, j'adopterais et je donnerai à ces derniers toute l'affection d'une mère comme si ils étaient de mon propre sang.

 

 Géofroid Aballo (King'art) serait-il ton meilleur photographe ?

 

Mon meilleur photographe, non. Certes, c'est un très bon photographe, parceque j'ai eu à collaborer avec lui sur plusieurs événements. C'est un photographe que je respecte, je respecte son travail. Tout comme lui, j'ai collaboré avec plusieurs photographes. Je n'ai pas de meilleur photographe. Je regarde le boulot du photographe et je l'appelle. Côté événementiel, je travaille avec Gaëlle Gbaguidi, Géofroid Aballo, Fréjus Fisossi et d'autres. Mais Fréjus Fiossi est plus sur mes évènements, Géofroid également et Gaëlle par moment. Depuis un moment, je travaille surtout avec Ola prod, Riodza (Darios Tossou)

 

Sessimè aurait t-elle un autre métier à part la musique ?

 

 Rire! J'ai étudié, j'ai mes dîplomes mais pour le moment, je m'adonne uniquement à la musique. Elle ne nourrit pas vraiment son Homme au Bénin mais on s'accroche, je m'accroche, j'essaie de vivre grâce à elle. Mais j'ai mes projets en cours qui seront connus bientôt et qui seront des plus pour moi dans ma carrière, qui vont me permettre de m'épanouir autrement dans ma carrière et dans ma vie.

 

 Quels sont tes défis pour la musique béninoise ?

 

Mon defis pour la musique béninoise est que notre musique soit fortement représentée à l'international que la diaspora béninoise puisse organiser également des concerts pour les artistes béninois et les autres pays, pour que le showbiz béninois vive réellement. Quand on dit qu'il y a un show béninois, il n'y a pas du monde. Il faut qu'à l'international, nous soyons fortement représentés et qu'on constitue une communauté forte et respectée par les autres pays. Qu'on invite également les artistes béninois sur les grands événements à l'extérieur. Il arrive parfois lors des grands événements ici au Bénin, on met en tête d'affiche les stars des autres pays, il faut qu'il y ait ça aussi à l'extérieur, qu'on mette en tête d'affiche des artistes béninois. Il faut que les promoteurs culturels béninois arrêtent de faire appel aux artistes des autres pays chaque fois qu'il y a de grands événements.

 

Quels conseils aimerais-tu donner aux nouveaux nés du showbiz béninois?

 

 J'ai tellement de conseil à leur donner. Vous savez, il y en a qui ont du talent, il y en a qui sont malheureusement venus en aventure. Parce qu'ils voient faire, parcequ'ils voient des artistes qui sont bien habillés, qui font de belles chansons avec de beaux clips, alors ils veulent aussi faire pareil. Je vais juste leur dire de se mettre au travail, parce que rien ne s'obtient sans le travail bien fait. Même si on a de talent, il faut apprendre à travailler ce talent là. Et surtout, il faut croire en soi. Il faut aussi s'entourer des personnes professionnelles, des personnes qui ne vont pas avoir peur de vous dire la vérité quand vous ne faites pas bien. Des personnes qui vont vous ramener quand le succès commence par prendre votre dessus. Mon manager et moi, nous nous disputons parfois mais au final, quand je vois qu'il a raison, je le laisse faire.

 

Un mot de la fin!

 

D'abord, merci pour cette interview. Merci à tous mes fans qui croient vraiment en moi, ce sont eux qui représentent la vraie source de motivation pour aller de l'avant dans ma carrière. Merci d'être là, de me porter vers le haut depuis le début merci de me donner la force qu'il faut pour aller de l'avant. Car si je fais tout ça c'est pour moi mais c'est également pour eux. C'est parceque je les écoute, je lis leurs commentaires que je diversifie, que je m'améliore que je donne tout de moi du fond du cœur. Sincèrement, merci. Car, c'est pas facile d'être artiste au Bénin, et je sais que j'ai des fans un partout dans le monde, merci à vous, que Dieu vous bénisse. Le meilleur reste à venir. Bisous!

 

 Merci beaucoup Sessimè pour nous avoir accordé cette belle interview.


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