[ACTU] AFROCHARM d’OPA ou comment sublimer la fêlure en sons de chair
Ecrit par : Djamile Mama Gao | Lu : 248
Avec sa volupté cajoleuse, il s’écoute comme on entre en confidence. La sincérité y est si palpable qu’elle frôle à la sensitivité depuis les entailles jusqu’aux entrailles. Le nouvel EP d’OPA, est en cela un écrin d’émotions intenses où l’affect produit un effet de désir de connexion à l’autre et d’élévation du désir de l’autre.
Porté par six titres, le Meilleur Espoir de la musique béninoise au Bénin Top 10 y signe une maturité artistique nouvelle, une acuité sensuelle, un raffinement enduit de frissons et de magnétisme.
Tout dans « Afrocharm » transpire la cohérence, la langueur d’embrasement, l’enchantement du charnel, la quête d’un langage juste puis ajusté entre les styles (d’expression) et les feelings (d’interprétation). Et cela transparaît à travers le choix des collaborations : Diane Dddd, à Tgang, jusqu’à Nick Forwitch (Yanic Tchaou). Une constante s’entend : chaque voix s’accorde à l’univers du morceau avec une complicité organique. De ces featurings émane un respect et une volonté de créer des espaces de consolidation mutuelle. Aucun duo ne se fait prétexte de concurrence vis-à-vis de l’autre.
La chronologie de l’EP, elle, vient renforcer sa dimension quasi-cinématique. Ce fil narratif, finement tramé, témoigne d’une structuration stratégique maîtrisée et d’un sens du storytelling musical consciemment construit pour élever le niveau conceptuel.
Sous la direction artistique, aussi discrète que décisive, de DaMatha Steven, le projet épouse ainsi une ligne épurée mais profondément texturée. Les compositions, signées essentiellement par Yanic Tchaou (pour DLM, Reste, Pay my call, Minka) et également par Gephrau (pour Pause et Najina), sont portés par la subtile intrigue d’un jeu live feutré et enveloppant.
Tout y est donc affaire de panache, de fluidité, de non-dits orchestraux. Le saxophone, devenu au fil du temps une signature de l’univers d’OPA, s’insinue en contre-chant de l’âme : parfois mélancolique, souvent caressant. En cela, les mix et masters de Yanic Tchaou et Oxmoz Kiniwey renforcent la profonde délicatesse de l’œuvre.
Quant à la voix d’OPA, elle s’affirme. Veloutée, affectée, troublante. Elle enrobe avant d’être enrobée, se voile de nuances affectives, tour à tour narratrice de la distance, de la déception, de l’emprise, du désir ou de la luxure. Il y a dans son grain quelque chose de l’élégance blessée, du murmure amoureux, du regret doux-amer, de la passion vorace. Sa voix se glisse au creux de l’oreille pour chanter l’affection, au détour du manque, de la tendresse sans attache, des présences qui nous échappent mais dont on s’entiche.
Justement, musicalement, l’EP s’érige en carrefour fluide entre R&B, soul, afrobeat, jazz, et rythmiques béninoises. Les riffs afro, les incursions percussives légères viennent rehausser le parcours d’écoute comme des épices rares, au gré d’une dégustation musicale.
C’est dire à quel point, ce projet est une traversée intérieure, un rite de passage artistique, une déclaration de foi et de puissance pour l’artiste et son équipe. Il marque pour OPA le cap de l’authenticité maîtrisée, du positionnement assumé, et de la posture de crooner à fleur de douceurs même inopinées. En témoigne sa reprise mélodique de « Yéké Yéké » de Mory Kanté, revisitée en doux onomatopées, sous un prisme esthétique clairement personnel.
Au final, avec « Afrocharm », OPA infuse et distille une musique qui se meut en peau de suavités intimes.
Disponible ici : https://onerpm.link/afrocharm
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