Que doit-on entendre par «musique urbaine» au Bénin?

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07DEC

[Chronique] Que doit-on entendre par «musique urbaine» au Bénin?

Ecrit par : Dah Adagboto | Lu : 3664

Il faut bien avant préciser que les notions de « Culture urbaine » et de « Musique urbaine » sont quelque peu près indissociables. La "notion de culture" quant à elle, est très complexe à cause des mouvements sociaux engendrant de permanents changements. De façon générale, l’on peut donner deux définitions à l’expression « Musique urbaine » :

- La première est liée à la culture de masse : « Toute musique à caractère moderne (conjuguée de rythmes traditionnels locaux et d’ instruments modernes) qu’on écoute à une époque donnée dans les grandes villes et agglomérations d’une région , ou tout simplement qui est diffusée par les médias de façon permanente ».

A partir cette définition on dira que le rock, la country, le reggae, la pop, l’electro, le disco, le hip hop et bien d’autres musiques tendances sont des musiques urbaines. Mais il est important de préciser que les musiques urbaines naissent avec la création des rythmes afro-américains dont les exécuteurs étaient des descendants d’esclaves noirs qui ont apporté leur culture africaine en composant des musiques avec des instruments occidentaux. On parlera bien des Urban roots.

-La deuxième est plus musicologique : « Toute musique qui est composée organiquement avec des sonorités hip hop ou dérivant de celui-ci ». Cette définition est celle qui conviendrait le mieux pour la définition de musique urbaine en Afrique, mais le fait des brassages culturels et des mutations contemporaines que connaissent les musiques la rendent incomplète.

Mais je tiens à préciser que pour mieux comprendre et définir, il est préférable de dire "les musiques urbaines" au lieu de "la musique urbaine". Comme vous pouvez le déduire, les musiques urbaines existent depuis longtemps autant ailleurs qu’en Afrique, sachant bien sûr que chaque territoire a sa culture urbaine qui est souvent influencée par la culture environnementale selon un certain degré d’ancrage. Si la culture Hip hop est qualifiée comme principale culture urbaine, c’est parce que c’est avec son avènement dans les années 70 que l’on a commencé à parler de urban music, ou urban culture, ainsi son expansion progressive dans le reste du monde a permis de vulgariser ces expressions. Dans musiques urbaines, on parle plus souvent des musiques de types Rap, rnb et hip hop ,dirty, trap, Néo groove, reggae, funk et jazz modernes,..

La compréhension ainsi portée est aujourd’hui réductive, surtout dans un contexte comme l’Afrique, notamment au Bénin où le Hip Hop arrive dans les années 90 et embrassant les rythmes locaux pour donner naissance à un étalon assez particulier de musiques urbaines. En effet, il faut insérer la première définition dans le contexte béninois pour mieux comprendre et donner une définition de la musique urbaine . L’on constatera ainsi que La musique urbaine béninoise existe depuis plus de 60 ans, engendrée par la naissance des rythmes tels que le tchink système , le Kosso , le Gogohoun, le Gogbahou et bien d’autres choses communes à ces rythmes. Vous remarquerez qu’ils sont une association d’instruments africains purs aux instruments occidentaux, mais joués avec la particularité de produire une identité béninoise.

L’on peut donc remonter l’histoire de la musique urbaine à l’époque des premiers disques béninois. Vous comprendrez cela en écoutant les artistes comme Éric Harlem, H20 Ardiess, Apouke, Rabi Slow, Afafa, Dalaï K et tous ces grands musiciens ayant marqué l’histoire de la musique Béninoise. Mais, il revient quand même de préciser que les musiques béninoises n’étaient pas toutes faites de rythmes spécifiquement locaux. Vous remarquerez des slows ,de la salsa, du zouk, du Jazz , de la rumba, du cha cha , du funk et bien d’autres qui en Afrique prendraient le préfixe « Afro » ( Afrosoul, Afrozouk….) .Cette deuxième catégorie est généralement identifiée par le code linguistique et le ton utilisé par l’artiste. On en a pour preuve les artistes comme Martin Hod, Richard Flash, John Arcadius , par exemple ou Angélique Kidjo avec sa forme de world music est l'une des précusseurs des musiques urbaines Africaines fusionnées.

De cette explication on peut maintenant se diriger vers la définition de « Musiques Urbaines Béninoises »!

L’avènement du Rap ou du Hip hop au Benin comme partout a introduit l’expression « musique urbaine », l’on remarquera que de nombreux morceaux de la première génération avaient la particularité d’exploiter les rythmes locaux pour créer des hybrides qu’on a appelé « musiques urbaines béninoises». On y retrouvait du Rap, du Rnb ,de l’afro dance, de l’afrosoul ,du reggae, du hip Gota , des artistes comme WP ont même fait un genre qu'on peu appeler du Hip hop Massè et aujourd’hui , s'ajoutent l’Afropop (Afropop zinlin afro pop Gota ), et même du Coupé décalé quelques fois . Le point commun de toutes ces cadences est qu’elles ont dans leur composition quelque chose de Hip hop. Mais l’expression adéquate pour résumer ces cadences est « Afro beat » dans laquelle on retrouvera plusieurs régistres de composition musicales, les Rap, les Afropop , les pop coupé-décalés , les Afrosoul & Rnb et toutes les nouvelles créations. Le Rapport le plus commun des afro beat modernes est que ce sont des musiques travaillées pour la plupart dans des logiciels.

L'on peut donc qualifier les musiques urbaines Beninoises d’Afro beat . Mais pour mieux distinguer celles qu’on qualifie généralement de musiques urbaines au Benin qui sont des dérivés du Hip hop (le Rap, le slam, l’Afro Rap, la Trap, l’afro trap, l’afro rn’b et l’Afropop...), je les nommerai simplement par l’expression « 229 urban music » cet à dire les musiques « Générations 229 ». De ce fait, pour mieux appréhender ce qui est aujourd’hui le Hip Hop bé,ninois , l’on peut parler de« 229 urban music » , 229 marquant ici la beninoirité et le parcours qui a construit ces tendances. Urban music pour revenir à l’appellation de base de la musique urbaine. Plus simplement l'on peut les appeler « 229 music » ou « Musiques 229 »

Leurs caractéristiques principales sont :

-L’instrumental à cadence hip hop ou contenant une ligne de sonorités hiphop ;

-Les lyrics et les textes exploitant les codes linguistique (Fonfranglais, Français et Anglais Fon) et la réalité environnementale;

-La fusion aux rythmes Béninois ( Gota , Zinli , Tchingoumin , Massè)

-Le Flow et le ton béninois ;

-La personnalité du chanteur (D'origine ou de nationalité béninoise ).

Chaque musique doit avoir au minimum deux de ces critères (le premier étant obligatoire) . Notons quand même que on tend peu à peu vers un métissage globalisé où il sera bientôt difficile de séparer la musique béninoise de celles des autres pays Africains . Celà à cause des emprunts permanents aux cultures voisines, bientôt on assistera à un foisonnement de musiques expérimentales jusqu’ici encore non nommées.

Quelques 229 musics (Essai d'un Classsement typologique)

Genre : 229 music

Tendance des styles : Tchink hip hop , Gota hip hop - Africa groove

A partir des références ci-haut, vous pouvez désormais faire une distinction et une classification des musiques 229 dont voici quelques-unes classées par type :

Bénin Rap & Afro Rap : – Logozo ( Tougbédjè), WP ( Rap sentence ) Mutant ( Gayman ) , Diamant Noir ( Mets toi à l'aise ), Nasty Nesta ( Cotonou Boy ), Tyaf Papa Yasir ( Awé Ganpko ), Tôgbè Yéton ( Min toun mi ), Crisba ( Bia vivi hou coca ) , Jay Killah (Un vent de rébellion )

229 Hip hop Groove : H2O ( Aladji ) Afafa ( Les Gagnants ) Yètin , Rabi slow ( Mahu Mahu )

Afro beat dance : Faniko ( ovfc ) Secteur Tréma ( Fatima ) Reno King ( Dougbè)

229 hip hop dance hall : creator B , Master Pompy

229 Reggae: Ras Bawa ,

world reggae :

Afro trap : Tôgbè Yéton ( Min Toun mi ) Vano Baby ( je s'en fou )

Afro Rn’b & soul: wilf enyghma ( la vie ici bas )

Afro beat 229: Jean Adagbénon ( Hélou )

Afropop 229: Dibi Dobo (Wini Wini ) , Tyaf papa Yasir ( Douapko )