[Interview] On a discuté avec Fo Masso, le directeur du Festival Cotonou Hip-Hop


Ecrit par : Jaures Bradley  |   Lu : 1408

Ateliers de formation, conférences débats, expositions, deejaying, concerts lives… Montrer la culture hip-hop dans toute sa richesse, c’est l’ambition du Festival Cotonou Hip-Hop qui fête sa deuxième édition cette année. Nous sommes allés à la rencontre de l’organisateur dudit festival pour en savoir plus sur la programmation de cette nouvelle édition.

Et si on commençait par se présenter? 

Je me présente Marius GNIDE aka Dr Soma, Directeur du label 4 Season Music et Directeur du Festival Cotonou Hip Hop!

Nous venons justement à vous pour savoir encore plus sur ce Festival. Bien avant, nous allons nous intéresser à votre parcours dans ce milieu, surtout à votre label 4 SEASON MUSIC. Comment se porte votre structure?

Alors, mon label 4 Season Music se porte très bien. Il est vrai qu’on n’a pas fait de grandes choses en début d’année mais vers la fin, on a sorti quelques projets notamment le single officiel de Raimi Lawani titré « Tchité » appuyé d'un clip. Nous avons fait un concert le Samedi 17 Novembre dernier au Centre. Et très bientôt, à la fin du mois, ce sera la 2ème édition du Festival Cotonou Hip Hop. A part tout cela, cette année le label 4 Season Music a accueilli une nouvelle signature Lucid Bill. Le label se porte donc très bien. On a juste préféré faire une pause, reculer pour mieux sauter car on a observé sur le terrain que la donne avait changé. Il fallait donc changer de stratégie et s’adapter, histoire de conquérir le terrain pour se faire une nouvelle fanbase.

Vous êtes pratiquement le seul label purement hip-hop qui existe encore aujourd'hui. Certains vous surnomment le "défenseur du hip-hop". Pour cet art qui est en voie de disparition et qui s'efface face aux nouvelles tendances musicales, comment arrivez-vous à assurer la survie de votre label?

Drôle de surnom « Défenseur du Hip Hop ». Rire ! C’est vrai qu’autour de moi-même personnellement, beaucoup se demandent comment je fais pour vivre, comment je gère le label ?! Car, pratiquement, je suis l’un des plus anciens jeunes labels, depuis 2010. Ça fait maintenant huit ans que nous sommes là. Pour répondre à la question, je dirais que j’ai beaucoup de stratégie et j’attire l’attention des fans ou des acteurs du showbiz en disant que ce n’est pas forcément tout ce qui brille qui est de l’or. Et ce n’est pas forcément quand l’artiste buzz, qu’il a de l’argent. Il y a des artistes qui ne font pas forcément le buzz et qui, par d’autres stratégies, font rentrer de l’argent. Qu’on le veuille ou non, c’est vrai qu’il y a encore beaucoup de stratégie à mettre en place et beaucoup de travail pour conquérir le public. Ce qui est sûr, c’est que depuis huit ans, nous survivons. On est toujours là. Rire! Beaucoup de label étaient là au début avec nous mais ils ont tous disparu. Si nous sommes toujours là donc, c’est que quand même il y a un travail qui est fait et que d'une manière ou d’une autre, on fait rentrer un peu de sous pour pouvoir subvenir aux besoins fondamentaux du label. Ce n’est pas facile de rester « huit (08) ans » dans le Rap Game au Benin. Ce n’est vraiment pas facile. Je sais que c’est une réponse qui étonne beaucoup de personnes mais de toutes les manières nous avons des stratégies et les artistes du label ramènent quand même certains « gombos » via nos réseaux ! 

Êtes-vous d'avis avec ceux qui pensent que le hip-hop est mort? Pensez-vous que cette musique reviendra prendre le pouvoir comme dans les années 2000?

Déjà pour ceux qui disent que le Hip Hop est mort, une grande Icone du Hip Hop américain nommée NAS l’a dit depuis 2006 dans son album « Hip Hop Is Dead ». Personnellement, je dirai oui et non. OUI, car aujourd’hui on remarque surtout qu’en Afrique Francophone, il y a moins de rappeurs. Et NON, parce qu’il y a toujours des gars qui sont là dans l’underground, qui s’organisent et qui font un travail quand même pour le Hip Hop. La preuve, nous nous sommes toujours là, ainsi que le Reflex Entendement. C’est vrai qu’on n’est pas nombreux mais il existe des labels qui se battent toujours pour la survie du Hip Hop. Donc ça dépend ! Si cette musique Rap Hip Hop doit revenir, cela dépend de nous tous, c’est à dire les producteurs, les manageurs, les acteurs culturels, les animateurs radio, les diffuseurs, et autres… Cela dépend de nous tous. Ce n’est pas le travail d’une seule personne. Ce n’est pas non plus le travail de mon label 4 SEASON MUSIC seulement. Cela concerne tout le Rap Game Béninois et aussi la volonté de certains acteurs culturels. La compréhension de cet art car beaucoup ne le comprennent pas. Voilà en gros si tout le monde s’y met, le Hip Hop renaîtra.

Quel bilan faites-vous au sein du 4 SEASON pour le compte de ces 5 dernières années? Et quel avenir pour vos signatures?

Le bilan que je fais pour mon label pendant ces cinq dernières années est très positif. Déjà, nous sommes le seul jeune label  à ramener du vrai Hip Hop 100% live sur le terrain avec de très maigres moyens, donc c’est positif. Par rapport à l’avenir de nos signatures, il y a plein de projets qui viennent et nous sommes ouverts au public, aux critiques surtout objectives et nous essayerons de nous adapter cette fois ci beaucoup plus à la demande du public sans trop dénaturer notre art.

Pour revenir au festival que vous organisez et qui vous occupe ces derniers jours, est-il placé sous un thème ? 

Oui. Le thème, c’était « Tous contre l’hépatite virale B ». Mais il y a de fortes chances qu’on change cela pour le SIDA. Puisque le samedi 1er Décembre, c’est la journée internationale de lutte contre le Sida.

Quel est l'objectif cette fois ci à travers cet événement ?

L’objectif du Festival Cotonou Hip Hop est de promouvoir ces jeunes talents de l’underground, leur donner plus de visibilité car il y en a qui font du bon boulot et qui ont besoin de plus de communication. Notre but est aussi de créer un réseau avec tous les festivals Hip hop de la sous-région qui ont la même vision afin que les artistes qui n’ont pas forcément l’occasion de participer aux grands festivals des réseaux que vous connaissez puissent quand même avoir la chance de le faire sur notre festival et sur d’autres à l’extérieur. Je répète que notre particularité est le 100% Live. Donc cela pousse les jeunes à travailler leur musique et donner plus de performance sur scène et non de faire du « playback »

Ces genres de festivals attirent de moins en moins les sponsors. Comment assurez-vous le financement de votre festival?

Nous utilisons le système de crowdfunding et quelques petits partenaires pour pouvoir subvenir aux besoins du festival. C’est un festival récent. Ce n’est pas encore grand. Mais je suis sûr que pour la prochaine édition, les sponsors vont commencer par venir.  

Donnez-nous trois d'assister au Festival Cotonou Hip-Hop !

Trois raisons d’assister au Festival : 
1- C’est un festival 100% Hip Hop Rap et  100% live 
2- Vous irez à la rencontre de nouveaux talents undergrounds Du Hip Hop Béninois 
3- C’est aussi le moment de découvrir sur scène beaucoup de rappeurs béninois très bons mais marginalisés par le système.

Rappelez-nous les dates et le lieu où se tiendra le Festival !

Le festival sera tiendra du Mercredi 28 Novembre au Samedi 1er Décembre. Pendant les 3 premiers jours du festival, il y aura des ateliers de formation, des conférences débats sur les métiers de la musique et internet, et le Deejaying, les bases du mix au centre à Atropokodji. Le dernier jour donc le Samedi 1er Décembre, il y aura le grand concert 100% qui réunira tous les artistes prévus sur le Festival. 

Mot de fin?

Comme mot de fin, je dirai soyez vraiment présents sur ce festival car ce sera quelque chose d’unique avec plein de nouveaux talents à découvrir pour vous faire kiffer encore plus. Achetez vos tickets et que la fête soit belle. « Longue vie au Hip Hop Béninois ! » 

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