Niyi Kosi’Beru: «Je ne suis pas dans la tendance je ne fais pas ce qui marche pour marcher »

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18SEP

[Interview] Niyi Kosi’Beru: «Je ne suis pas dans la tendance je ne fais pas ce qui marche pour marcher »

Ecrit par : Odette SAVI | Lu : 1916

Fidèles abonnés de My Addictive, bonjour. Aujourd'hui, nous aimerions vous faire voyager à travers cet article pour aller à la découverte d'un artiste chanteur béninois. Il s'appelle Niyi Kosiberu. Il est jeune, sa voix l'est également. Toujours distingué par son timbre vocal, il est fidèle à sa musique. Lisez plutôt !

Alors Niyi, et si on commençait par se présenter ?

Je suis Omoniyi Loko, à l’état civil alias Niyi Kosiberu. Originaire de la commune de Bantè (collines). Master en management de la qualité et gestion de projets (Pigier), master en management des organisations culturelles et artistiques (Versailles), master en gestion des arts et de la culture (Sorbonne Paris 1), formation en marketing digital SEA / Social Paid.

Oh, bien rare de voir un artiste avec de tels bagages intellectuels. Toute suite, on pourrait se demander si pour toi la Musique, une passion ou un héritage?

Les deux ! Héritage de mon grand-père, chanteur de musique agbadja. Grande passion devenue vitale pour mon équilibre et mon bien être.

Il y a-t-il une raison pour laquelle tu as immigré pour la France?

A un moment donné, j’ai eu envie de voir autre chose de façon générale. Ensuite, l’envie sous-jacente de faire des formations dans la "culture". D’où les deux masters que j’ai faits ici à Paris.

Alors, d’après ta biographie, tu as commencé la musique en 2005 avec un groupe que tu as créé. A quel moment tu as donc décidé de continuer en solo et pourquoi ?

Les choses se sont faites très naturellement. Les autres membres du groupe « Kaira » ont épousé d’autres ambitions chemin faisant. Je suis resté droit dans mes bottes et j’ai poursuivi mon chemin. Cependant, ils demeurent « la famille ». On se voit toujours et nos relations sont au beau fixe.

On t’a connu avec la coupe à ras. Mais actuellement tu es devenu Rastaman, si je peux le dire ainsi. Est-ce pour changer ta personnalité ou pour mieux t’adapter à ton style de musique ?

Lol. Déjà, je ne suis pas rastaman. Le rastafarisme est une culture à part entière et il ne suffit pas de porter des locks pour être rasta. Il faut dire que c’est mon côté gémeau qui m’a poussé à laisser pousser la touffe. Ne vous étonnez pas que dans pas longtemps je revienne aux cheveux courts ou même à la boule à z. Ce sera toujours la faute au gémeau en moi. (Rires).

Pour revenir sur ton parcours, tu as collaboré en 2017 avec la diva Sessimè. Dis-nous en quelques lignes ce que t’a apporté ce featuring.

La collaboration avec Sessimè m’a apporté énormément d’exposition. Sur le plan humain également ce fut une très belle expérience. Sessimè est une personne et une artiste extraordinaire. Au passage, big up à la diva Sessimè !

Et là, on peut se demander quelle est la particularité de ta musique par rapport à celles de ces centaines d'artistes béninois qui pullulent sur internet ?

Ma particularité est mon timbre vocal reconnaissable parmi plusieurs autres. Ma musique un peu recherchée je ne suis pas dans la tendance je ne fais pas "ce qui marche pour marcher". Non, je reste fidèle à moi-même et à l’inspiration (que je ne force jamais).

Quel bilan fais-tu de votre dernier album ?

Mon album sorti en 2017 aura 2 ans en octobre prochain. Je continue de l’exploiter. Katapult, ma dernière vidéo en est la preuve. Je vais à mon rythme et avec mes moyens. Alors Idunu a été bien accueilli par mes supporters, ceux-là qui sont fidèles et qui ne bougent pas malgré l’existence des autres artistes. Je ne peux malheureusement pas en dire autant financièrement. Mais ça c’est un autre débat lol !

Arrives-tu à fidéliser tes fans et penses-tu aujourd'hui que ta musique est accessible à tout le monde ?

Je pense que la musique parle désormais à tout le monde petits et grands. Idunu est très éclectique comme projet. Il y a un peu de tout. Du groove pour les plus jeunes. Et de la musique beaucoup plus calme pour les plus matures. Les fans aujourd’hui il ne faut pas courir après eux.

Une fois ton cœur de cible trouvé, tu as juste à rester fidèle à toi même d’abord puis à ta cible. Je fais d’abord la musique qui me parle, celle-là que je peux défendre aisément partout. Et si des gens en sont fans c’est tant mieux sinon il existe pleins d’autres artistes qui pourront les satisfaire. On dit en yoruba « le ciel est assez grand pour que les oiseaux volent sans se cogner » autrement dit il y a de la place pour tout le monde.

Depuis le début de ta carrière musicale jusqu'à présent, quelles ont été tes différentes distinctions?

Des distinctions, j’en ai eu très peu (en même temps je postule très peu). Ce n’est pas mon truc surtout quand on sait qu’on pays c’est pas forcément au mérite qu’on les attribue. Je n’y accorde pas beaucoup de crédit. Néanmoins j’ai reçu entre autres le trophée du meilleur projet 2015 au hip-hop kankpe avec mon projet « plenty money » en collaboration avec Kobeen.

Quels sont tes prochains projets?

Je continue à faire des recherches et à travailler mon style. Un nouveau projet pour 2020. Je veux donner une autre dimension à ma musique.

Avec quel artiste peut-on espérer un prochain featuring ?

Pour l’heure, je n'ai pas de projet de featuring en tout cas pas pour mon projet à venir. Après si je suis sollicité par des collègues, je pourrais répondre favorablement si le projet a une réelle valeur ajoutée.

Ton mot de la fin?

Big up à toute votre équipe, vive la musique béninoise, vive le Bénin et vive l’Afrique . One love!