[Chronique] Quand la Trap rattrape le Rap!


Ecrit par : Juda Sion L.  |   Lu : 942

Le hip hop, plus qu'un art martial, est un rituel qui se pratique au Bénin depuis plus d'une vingtaine d'années. En dépit des hauts et des bas, le rap , le R'n'B, le slam, le reggae ou encore le ragga sont très écouté par la couche juvénile bien que les aines les trouvent rébarbatifs. Vu que le hip hop est un héritage, les faiseurs de cette musique se devaient de la personnaliser avec les réalités culturelles qui sont les nôtres. De sa genèse à ce jour, de nobles efforts ont été fait dans l'optique de la personnaliser. Je salue ces initiatives au passage, ce que je regrette juste c'est que les efforts consentis étaient trop individuels et singuliers. Trop individuel sûrement à cause du droit d'auteur qu'on voudrait pas que X,Y ou tel groupe d'individus puisse s'octroyer. En effet, des combinaisons entre le rythme urbain et nos multiples rythmes traditionnels nous ont permis d'avoir dans un passé récent: le AFROPOP, le NKK-NouKiKo le TRADIPOP et bien d'autres qui malheureusement n'ont pas été accueilli à bras ouvert par les protagonistes des créateurs. Au lieu de s'entendre pour sortir l'identité culturelle béninoise de ces tendances rythmiques, la majeure partie des artistes hip hop béninois préfèrent voguer sur les rythmes extérieurs. Le Naïja par ici, les tendances par là et depuis un bon bout de temps, c'est la Trap music d'Atlanta qui s'est offert le fauteuil du roi lion chez moi au 229.

Faut-il le rappeler, la Trap est un courant musical créé au début des années 2000 à Atlanta au sud des USA. Les grosses caisses, doubles croches, triolets, charleston et autres sont le contenu du beat Trap qui reste un beat électronique venu des states. D'ailleurs les artistes Lil Wayne, T.I, Ludacris ou encore Rick Ross sont les promoteurs de la trap qui a connu un international succès rebelle à partir de 2012. Il est aussi bon de savoir que cette même année, la trap originelle fut modifiée chez les coqs bleu, blanc, rouge donnant ainsi une autre tournure au showbiz français puis qu'avec Booba, Kaaris, Gradur et autres, le rap à l'ancienne a laissé place à la trap avec des millions d'albums vendus. Se remémorer ou se retremper dans ce souvenir de la genèse "Trapienne" permet à chacun d'y avoir une idée et par ricochet faire taire les faiblards qui considèrent la trap comme leur création.

Depuis que la Trap est connue, elle est devenue un luxe pour les miens qui l'ont découvert. En réalité, elle a été adoptée parce qu'elle ne nécessite pas des efforts d'Arrow. Il suffit d'avoir quelques 4 phrases pour le couplet avec un refrain monotone et le tour est joué. Avec un beat trap et quelques mots dévergondés, chacun est artiste au 229. Et il y'a personne, il y'a aucune loi qui pourrait redynamiser le secteur et délimiter les normes hip-hopiennes. Si un jeune vient te voir, c'est pour te miauler à l'oreille qu'il est artiste et qu'il fait de la Trap. J'ai conclu que beaucoup s'y sont lancés sans connaître les tenants et les aboutissants de ce rythme. Les férus de ce rythme ne sont presque plus des Rappeurs, ce sont des Trappeurs. Et ils se justifient par le désir de servir le public, qui lui, ne consomme que ce qui lui est servi pourvu que ça le fasse bouger sur monts et vaux. C'est à croire qu'un T sorti de nulle part est venu tordre le cou au Rap qui est en voie de disparation.

Acteurs du showbiz béninois, il est temps pour nous de faire un bilan exhaustif de la situation.

Franchement, où va le hip hop béninois? Pendant que les voisins d'à côté qui ont démarré y'a pas longtemps se font une tonne de maille chaque année, qu'est-ce que le nôtre nous rapporte? Peut-on prétendre que le hip hop du 229 nourrit son homme avec garanti?

Essayant de trouver les réponses à ces questions, vous vous rendrez peut être compte, comme moi, qu'il faut revenir en arrière choisir notre identité culturelle en combinant les efforts sur lesquels on a chigné par le passé afin de prendre un nouvel élan tout en étant sûr de vendre la destination "BENIN" par le biais de sa musique urbaine. Si vous voulez, balayez du revers de la main cette proposition et continuez tête baissée dans ce boui-boui mais soyez sûr que le hip hop du bled continuera à tâtonner encore dans le néant durant des années. Un aventurier sans destination et sans boussole est un être perdu, un hip hop béninois sans identité culturelle est un hip hop sans grandes ambitions.

/*h=640; w = '90%'; var html = ''; $("#dialogBox").dialog({ title:"My Addictive", autoOpen: false, closeOnEscape:true, resizable: false, modal: true, draggable: false, width: w, //height:h, buttons: {"Fermer la pub" : function(){$(this).dialog("close"); if(run) eval(run);}} }).html(html).dialog("open"); s=$(document).scrollTop().toString(); $('.ui-dialog').css({top:parseInt(s)+25, 'text-align':'left'}); $('.ui-dialog').find('.ui-dialog-buttonpane').hide(); $('.ui-dialog').find('.ui-widget-header').css({'background-color':'#feca12 !important url()'}); $('.ui-dialog').find('.ui-widget-header').css({'background-image':'none !important'}); $('.ui-dialog').find('.ui-dialog-titlebar').css({'background':'none !important'}); */